la vie de memphis

Ou suis-je une actrice ?

En tous cas, j'aimerais parfois l’être. Etre Marie Pierce par exemple ! Elle qui suivait son petit bonhomme de chemin, sans bruit, sans histoires et qui arrivait en finale, elle "la vieille" contre une petite jeune ! Bravo Marie. Vous me faites penser à Janie Longo : souvent moquée mais presque toujours gagnante devant des gamines de 20 ans de moins. Les chiens aboient, la caravane passe, et elle passe sacrément bien.

Suis-je une spectatrice...

Pour pouvoir suivre plus aisément Roland Garros, j'ai eu une idée extraordinaire : je me suis transformée en Memphis-Janus ! Plus d'arthrose cervicale, plus de torticolis, je vois en même temps les deux côtés du court sans bouger la tête. Ça me sera bien utile quand arrivera le mois de juin. Les balles vont tellement vite !

Ou suis-je le modèle du Penseur de Rodin ?

J'aurais pu servir de modèle à Rodin pour son célèbre Penseur. Quand je ne dors pas, je ne fais que ça, penser. Et évidemment, mon sujet principal tourne autour de la bouffe et de mon bien-être. J'imagine des trucs pour avoir un gâteau supplémentaire. Dès que ma maîtresses prend ses clefs, je me précipite avec un air malheureux ; quand je rentre d'une longue promenade, je prends un air épuisé et je me mets au milieu de la cuisine, le regard fixé sur le placard à récompenses. Quand j'entends sonner le téléphone, je ne bouge pas : il ne m'apportera rien. Alors qu'un visiteur qui demande l'ouverture de la porte va me mettre en transes : j'aurai des caresses, des câlins. Et si c'était cette gentille amie de ma maîtresse qui m'apporte toujours des morceaux de comté…

Suis-je une Bécassine ?

“Que tu es bête. Que tu es sotte. Une vraie Bécassine”. Il m'arrive d'entendre ces choses là. Bien sûr, je ne fais pas toujours des trucs dignes d'Einstein. Je ne trouve pas mon maître derrière la porte, j'enroule ma laisse autour d'un arbre et en croyant la dérouler, je fais un tour de plus. Mais il n'y a pas de quoi en faire un cake ! Et puis moi, Bécassine, je la trouve sympa avec sa bouille toute ronde et son éternel parapluie. Quand il pleut, il la protège de la pluie et quand il fait chaud, du soleil. Est ce que c'est bête, ça ? En plus, elle est d’une région où on fait de bonne crêpes, où on mange du bon beurre salé, et des gâteaux… Bourratifs, trop gras, trop sucrés, pour vous peut-être les humains, mais pour moi Memphis la petite chienne, c’est juste ce qu’il me faut (ou du moins ce que j’aime)

Ou suis-je une feignasse?

Et bien je suis les deux. Autant je peux être active à certains moments, autant je me traîne à d'autres. En général, je commence la journée (après bien entendu mon petit déjeuner et ma première sortie) par une petite sieste dans mon lit. Quand je suis bien reposée, je m'étire et je me dirige vers un tapis, celui du bureau de mon maître souvent. Le surveiller est un bon prétexte pour somnoler. Si j'entends ma maîtresse prendre ses clefs, je me précipite : elle n'oubliera pas de me donner un gâteau pour me consoler de son absence. Après je m'écroule sur le tapis de l'entrée, je pique un petit roupillon, et comme je suis ankylosée, je vais essayer un des tapis du séjour. Puis je retourne chez mon maître, etc. Ainsi se passe une journée type de ma vie. Dur ! Dur ! Une vraie vie de chien !

Suis-je une sportive...

Sans conteste, je réponds oui. J'ai presque tout essayé avec plus ou moins de plaisir et de réussite. Et même maintenant, malgré les protestations indignées de mes genoux, je continue à essayer de m'entretenir. De toutes façons, le sport devient vite une drogue dont il est impossible de se désintoxiquer. (Ici, j'ai emprunté la tenue de ma copine Yvette, sans oublier les lunettes de soleil et la grosse écharpe. Dommage, mes cheveux courts ne me permettent pas de me faire sa coiffure mi ananas, mi palmier ! Bisous Yvette.)

Ou une nonne?

Non, non, non. Pas envie d'être gentille avec tout le monde, même ceux qui sont méchants avec avec moi. Pas envie de tendre la joue gauche quand on me gifle à droite. Pas envie non plus d'adorer un Dieu qui visiblement m'en veut. Et puis le célibat volontaire, vous trouvez ça normal, vous? Non, ne me parlez pas des bonnes sœurs. Si au moins elles étaient habillées comme autrefois. Ça avait de la gueule une cornette de sœur de Saint Vincent de Paul, et ces guimpes en celluloïd, pratique comme bavoir! Mais maintenant... Non, je préfère mes jupes courtes et mes robes décolletées et, comme époux, mon mari à Jésus-Christ...

Suis-je une strip-teaseuse..

Certainement, parce que, aujourd'hui, j'enlève le haut. J'ai eu trop chaud hier. C'est venu d'un seul coup, alors que mardi je grelottais. Au fur et à mesure que le temps passait, je rajoutais une couche de vêtements. J'avais fini la journée comme un vrai Bibendum et j'ai du m'éplucher plutôt que me déshabiller. Par contre, pas sûr que demain j'enlève le bas. Il va peut-être faire une quinzaine de degrés seulement. Décidément, y a plus d’saisons !

Ou un cosmonaute ?

Je voudrais être Claudie Haigneré. C'est aussi l'idole de ma maîtresse. Pensez : elle a été dans l'espace, elle s'est rapprochée des étoiles. Et elle a vu la terre d'en haut! Et les diplômes ne font pas tout dans l'affaire. Il faut aussi un sacré courage. Quand on revient est-ce qu'on regarde les choses de la même façon. Est-ce que tout ne parait pas petit, dérisoire à côté de cette immensité dans laquelle on a été immergé. En tous cas, ma Claudie ne parait pas avoir attrapé la grosse tête. La classe, cette femme, la classe je vous dis !

Suis-je un Pierrot lunaire...

J'adore regarder la lune, les étoiles. J'aime chercher la Grande Ourse, l'étoile du berger ou surtout Cassiopée. Mais je ne suis pas à proprement parler une rêveuse : le prince charmant peut aller se rhabiller et vite. Une imaginative, oui. J'avoue même que ça frise parfois le délire. Mes "inventions" arrivent à m'effarer moi-même et à me faire attraper des fous rires toute seule ! Au point que je me demande quelques fois si je suis parfaitement normale…