J'aurais pu servir de modèle à Rodin pour son célèbre Penseur. Quand je ne dors pas, je ne fais que ça, penser. Et évidemment, mon sujet principal tourne autour de la bouffe et de mon bien-être. J'imagine des trucs pour avoir un gâteau supplémentaire. Dès que ma maîtresses prend ses clefs, je me précipite avec un air malheureux ; quand je rentre d'une longue promenade, je prends un air épuisé et je me mets au milieu de la cuisine, le regard fixé sur le placard à récompenses. Quand j'entends sonner le téléphone, je ne bouge pas : il ne m'apportera rien. Alors qu'un visiteur qui demande l'ouverture de la porte va me mettre en transes : j'aurai des caresses, des câlins. Et si c'était cette gentille amie de ma maîtresse qui m'apporte toujours des morceaux de comté…