la vie de memphis

Memphis, fille de pub. Parlons thermalisme, prenons les eaux : Contrex

L’histoire des eaux minérales est intimement liée à celle du thermalisme. Nos lointains ancêtres (témoignages de 3000 ans avant J.C.) connaissaient déjà les vertus médicamenteuses de certaines sources. Très prisés à Rome, des thermes furent construits dans tout l’empire romain et contribuèrent à l’utilisation de ces ressources de médecine douce. Après une période d’oubli, renaissance sous le bon roi Henri IV qui signa la 1ère charte des eaux minérales en 1604. Au XVIIIème siècle, des établissements thermaux monumentaux se construisirent et Napoléon III et sa femme Eugénie (qui donna son nom à la station d’Eugénie-les-bains) contribuèrent à l’essor du thermalisme. De même, l’avénement du chemin de fer rapprocha les curistes des stations. Contréxeville a su négocier un tournant rendu nécessaire par la baisse de ses curistes traditionnels. A partir de 1979, c’est sur la “ligne” qu’elle jouera. Une communication, présentée à l’Académie de médecine dès 1760, basera sa publicité. Actuellement, pour tous (et surtout toutes...) Contrex est “le partenaire minceur”, l’eau qui aide à retrouver ses formes, ou à les perdre, au choix, en perdant sa cellulite !

• L’affiche est de Villemot (http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/dossiers-thematiques/les-grands-noms-de-l-affiche/villemot) en 1970. Elle spécifie: “Faites confiance à Contrex, avec un régime spécifique”. Qui veut la fin, veut les moyens…

Memphis, fille de pub. Partout dans le monde : Coca-cola

C’est un peu par hasard que, à Atlanta John Pemberson découvrit en 1886 la formule du coca-Cola, alors qu’il cherchait un remède contre la migraine. Le brave homme ne se doutait pas que, plus d’un siècle plus tard, on utiliserait son breuvage pour lutter contre la “tourista” ! C’est son comptable qui donna le nom de Coca-cola et l’inscrivit dans son livre de compte avec la calligraphie qu’on retrouve encore inchangée aujourd’hui. Tout comme la bouteille emblématique et reconnaissable même dans le noir qui fut créée quand on abandonna la vente au verre et à la fontaine. La guerre de 40 contribua énormément au développement de la marque en Europe par le biais de la consommation par les G.I’s. En 1978, même la Chine autorisa la vente sur son territoire. Et maintenant, ne pas trouver de Coca-Cola, où qu’on soit dans le monde relève de l’exploit. J’ai peu trouvé de dessins de publicité de l’époque qui m’intéresse. Celui-ci que j’ai utilisé est dû à un graphiste suisse, Herbert Leupin ( https://www.pinterest.fr/agence2com/herbert-leupin/) , en 1954. Par contre il y a eu beaucoup de publicité graphique auparavant aux USA, dont le fameux Père Noël de Sundblom en 1931.

Memphis, fille de pub. Vittel délices

C’est parce que Monsieur Boulomié était malade des reins, du foie, de l’estomac (ça ne vous fait pas un peu penser à https://www.youtube.com/watch?v=mluu9VIGifQ) qu’il a fait des cures à Contréxeville et s’est intéressé au thermalisme. Ce qui l’a amené à acheter une source dans un petit village appelé Vittel. Dans les années 1860 il y fait construire un établissement thermal (dont l’architecte sera plus tard Charles Garnier, oui, celui de l’Opéra de Paris) en même temps qu’il commence à exploiter l’eau de sa source. Il y adjoint bientôt Hépar découverte en 1873. Le V emblématique gravé sur les bouteilles est dû au comédien Fusier, le père de Jeanne Fusier-Gir, l’actrice bien connue. La Vitelloise - l’eau qui chante et qui danse - Vittel-délices et Vittel fraise viennent enrichir la marque à partir des années 45. Il faut souligner toutes les inventions de Vittel au niveau de l’embouteillage. personnellement, j’apprécie beaucoup les bouteilles à section carrée qui ne se baladent pas sur le siège de la voiture ! Nombreux sont les artistes qui ont participé à la publicité de Vittel. “Mon” affiche est de André Roland en 1950.

Memphis, fille de pub. Orangina, secouez-moi...

Une autre petite bouteille, ronde cette fois... Originaire de Valence mais commercialisée en Algérie avec un concentré des oranges du pays, elle a vu le jour environ en 1937. L’affichiste Bernard Villemot se sert d’un zeste d’orange découpé en spirale pour la première publicité (vers 1953) Par la suite, nous retrouverons cette écorce d’orange en chapeau, maillot de bain, parasol : elle est devenue indissociable de la marque. Tout comme le deviendra le fameux “O-ran-gina, secouez-moi, secouez-moi!” (Un exemple : https://www.youtube.com/watch?v=C67l-doNe1I ). Avec tous les films de J J Annaud, J P Goude, P Etaix, la musique de la Soca ou de la Lambada, si vous n’avez jamais bu un Orangina, c’est que vous êtes vraiment imperméable à la pub…

Memphis fille de pub : Joker

Monsieur Malvoisin aimait les jeux de cartes. Et, quand il mit au point, en 1929 un concentré de jus de raisin, il lui donna tout naturellement le nom de la carte magique, le Joker. Le bonnet de ce bouffon ressemble d’ailleurs fort à des feuilles ponctuées d’une cerise en guise de grelot. C’est dans les pharmacies que la vente de ce joli flacon conique a commencé: “C’est bon pour la santé”. Mais le succès étant au rendez-vous, on le retrouve très vite dans les cafés et bars. Et la gamme s’élargit : pomme, abricot, tomates et le premier jus d’ananas. “Joker, le fruit qui se boit” dit la publicité de ces 100% pur jus. L’affiche publicitaire est due à Jacques Auriac dont vous trouverez ici une autre facette http://www.saintjeanlethomas.net/AURIAC-PEINTRE_a54.html.

Memphis, fille de pub : Kiravi me ravit

Je ne suis pas sûre que le slogan de Kiravi serait encore d’actualité ni surtout que je l’adopterais. Les palais sont certainement plus exigeants à l’heure actuelle et les vins autrefois “velours de l’estomac” sont maintenant considérés comme du “gros rouge qui tache”! Kiravi a disparu avec Margnat, un autre grand de l’époque. mais il nous reste cette délicieuse affiche de Jean Colin ( http://indexgrafik.fr/jean-colin/ ) en 1950 où un jeune gaillard à l’allure de faune semble avoir déjà bien levé le coude !

Memphis, fille de pub. Saucisson et nappe à carreaux : Gévéor

D’accord, il ne s’agit pas d’un grand cru, loin de là, mais Gévéor a fait les beaux jours et... les nez rouges de la France profonde pendant pas mal d’années. C’était au départ une société parisienne appartenant au Père Pompanon, c’est ainsi qu’on l’appelait. Elle fut rachetée en 1968 par Margnat SA et la société des vins de France. Et aujourd’hui, suite à l’évolution de goûts, le Gévéor a disparu. L’affiche a été dessinée par Hervé Morvan (dont je me suis déjà inspirée pour Banania, Lanvin, Panzani…)

Memphis, fille de pub. Le Pélican Pelforth

La marque a été fondée en 1863, à Lille et a contribué aux travaux d’expérimentation de Pasteur. Bizarrement, son nom est celui d’une danse, “la danse du Pélican” en vogue après la première guerre mondiale. Il s’agit d’une bière brune et forte. D’où son nom “Pel” de Pélican et “Forte” anglicisé. Le tour de France et sa caravane contribuèrent beaucoup à son succès - Jean Janssen qui appartenait à l’équipe pelforth sauvage Lejeune gagna le tour en 1968. La publicité par jeux radiophoniques également. en 1963, lancement de la Pale et en 1970, naissance de la bière rousse George Killian’s. En 1986, Pelforth est absorbé par Heineken, mais le Pélican emblématique demeure puisque j’ai trouvé l’affiche que je vous propose aujourd’hui dans un journal datant de quelques mois à peine.

Memphis fille de pub. Que de charme pour qui l’aime : Bière de Charmes

La Brasserie de Charmes aurait été créée en 1865 par la famille de brasseurs Hanus ( un peu de respect s’il vous plaît !) qui en restera propriétaire jusqu’à la fusion en 1965 avec les brasseries de Champigneulles pour créer la SEB. Ensuite, rachat en 1970 pour aboutir… à la cessation d’activité en 1971. Je ne peux vraiment pas vous parler de bière, j’en déteste tellement l’odeur que je n’ai jamais pu approcher une chope de mes lèvres... Par contre, je peux vous dire que l’implantation de la brasserie à Charmes, dans les Vosges est due à la qualité et à la pureté de l’eau.

• L’affiche, un bon buveur de bière bedonnant à souhait - il a dû en boire plus que moi - est de Jean D’Ylen (http://data.bnf.fr/11934974/jean_d__ylen/), dans les années 30.

Memphis, fille de pub. Maurin, le Diable vert

Ce n’est pas faute de chercher, mais impossible de trouver les origines du Maurin... Par contre, je sais que à l’heure actuelle, la distillerie Pagès, celle de la Verveine du Velay propose du quina Maurin avec la fameuse étiquette du Diable vert. Affiche de Cappiello, le “maître de l’affiche moderne” en 1907. Je vous ai déjà montré oo vous montrerai certaines de ses oeuvres, les cachous Lajaunie, le bœuf Bouillon Kub... Il est né en 1875 en Italie mais a fait le plus gros de sa carrière en France. Il a débuté comme caricaturiste pour le journal “Le Rire”. Vers 1903, il commence à créer des affiches, s’occupe en même temps de décoration, fait la couverture de l’édition originale du “Poète assassiné” d’Appollinaire, les illustrations de poèmes de Rimbaud. Un touche à tout de génie qui excelle dans tout ce qu’il entreprend.