la vie de memphis

L'angoisse de la planche blanche.

Si vous savez poncer, vous poncez, décaper, vous décapez, peindre, vous peignez, cirer, vous cirez. Toutes les bonnes volontés sont sollicitées. Qui va se mettre en cuisine aujourd’hui? Et celui qui n’est pas doué pour les travaux manuels peut toujours faire les courses ou la vaisselle... Moi, j’avais été priée, pour mon compte de réaliser un grand tableau pour éclairer la grande salle. Dans le style et avec les couleurs de Miro. J’avais demandé, comme support une vieille porte d’écurie ou autre. Et me voilà devant avec mon pot de peinture acrylique blanche, pour faire une couche d’apprêt. Et après, justement. Angoisse devant cette grande surface (80/160). J’ai préparé des petits croquis à l’échelle et fait choisir celui qui séduit le plus de monde. Mais, maintenant, devant cette planche blanche, l’angoisse me saisit. Ce n’est pas le syndrome de la page blanche, puisque je sais ce que je vais faire... Oui, mais comment? Et que va-t-il en sortir, moi qui n’ait pas l’habitude du non-figuratif?...

Bons baisers de la Creuse

C'est dans ce tout petit village que Agnès et denis ont acheté une maison. A l'époque, une ruine. Qui, petit à petit prend forme à grand coup d'huile de coude. On n'y va pas uniquement pour jouir du bon air de la campagne. Chacun petit ou grand participe à sa façon. Et on y fait la fête, là, ou chez les nombreux copains qui ont eux aussi trouvé un gîte dans le coin. Et il y a de quoi être séduit: calme, campagne verdoyante, forêt toute proche (des biches viennent jusqu'à l'entrèe du village) mûres pour les confitures et champignons quand on connaît les coins... De quoi craquer! Par contre, est ce Zéphyr et Alizé mes enfants virtuels que j’ai représentés ou Lucille et Margaux. J’avoue que je m’y perds moi même...

A Masgot, Margaux et les autres sculptent la pierre.

Gravure, gravure des cavernes ou sculpture d’un bas-relief, ce sont les activités proposées aux enfants à Masgot dans la Creuse. C’est un village de sculpteurs qu’il est déjà très agréable de visiter. Quant à mes petites filles, Léo leur cousin ou Romain leur copain, ils se sont éclatés en réalisant de très belles sculptures gravées dans un bloc de calcaire. Faire tenir Margaux en place, sans sottise notoire, pendant trois longues heures! Chapeau! Et après, un petit tour au salon de thé où on leur propose pour le goûter des tartines sucrées ou salées accompagnées de délicieux jus de fruit. Si le temps n’est pas très beau, on s’équipe, bottes en caoutchouc et polaires ou cirés. L’atelier est couvert!
Gros bisous au petit Romain grâce à qui nous n’avons pas manqué de bois pour la cheminée et, sans que nous ayons à le demander...

Kobita Sen à Notre Dame de Riquer

Pourquoi nous retournons avec tant de plaisir à Prades, chaque année? D’abord, je vous l’ai dit, à cause du festival et de la manière dont nous y sommes reçus. Et aussi parce que nous avons un logement, un peu rustique, certes, mais plein de charme et parce que les propriétaires sont absolument charmants. La petite chapelle du Xème siècle que vous voyez fait partie du corps de bâtiment et, outre des concerts à prédominance musique catalane, elle reçoit des expositions. Cette année, c’était: “Montagnes sacrées” de Kobita Sen. Des peintures des montagnes que cette jeune indienne talentueuse voit de son atelier. Et quelques magnifiques fusains que j’ai beaucoup admirés. Elle a essayé un jour de m’apprendre à enrouler les 5m50 de soie qui composent un sari. Mais, je l’avoue, je n’avais pas sa grâce. Pour me consoler, je me dis que c’est une simple histoire d’habitude..

Prades, festival Pablo Casals 2007 (3ème épisode)

J’ai un peu tardé avant de vous livrer mes derniers dessins de Prades, mais nous avons décidé, pratiquement au dernier moment d’un petit séjour dans la Creuse. Les feux de bois ont compensé l’absence de soleil de jeudi et vendredi et la présence des plus jeunes des petites filles ainsi que les sympathiques soirées entre copains nous ont comblés.
Revenons donc un peu en arrière pour entendre le très bon Chilingirian Quartet, Jeremy Menuhin, toujours très droit sur son tabouret de piano, mais cabriolant comme un adolescent après les concerts ou la si jolie et gentille mezzo-soprano Charlotte Hellekant qui m’a mis une dédicace dans sa langue natale, le suédois. Elle me l’a heureusement traduite!... Vivement l’année prochaine où, je l’espère, notre ami si cher, Gérard Poulet nous rejoindra après sa longue escapade à Tokyo.

Prades , festival Pablo Casals 2007 (2ème épisode)

Encore, parmi mes meilleurs souvenirs, le sextuor “Souvenir de Florence” de Tchaïkovski avec au premier violon David Grimal, au premier alto Bruno Pasquier et au premier violoncelle toujours Marie Hallynck. Hommage quand même aux seconds instrumentistes que la partition n’avantage guère. Mais les mots me manquent pour dire l’émotion que j’ai ressentie à écouter ces vrais musiciens et non faiseurs de notes (comme dirait un certain Xavier Rey que je connais bien!). Jamais non plus entendu une “Nuit transfigurée de Schoenberg”, comme celle de cette soirée sous le signe de la Planète bleue avec Hubert Reeves. Mais le summum de l’intensité a été atteint pour moi avec cette soirée “Familles” qui ne s’arrêtait pas aux familles de compositeurs, Bach et autres, mais faisait aussi intervenir les familles de musiciens présents. Les yeux de Sarah Bogaerts guettant l’approbation de Véronique sa mère, il faut les avoir vus. Tout comme la complicité entre David et Wolfgang Laufer (violoncelle du Fine Arts Quartet) ou entre les “petits” Pasquier et Bruno. Présente aussi, et bien représentée -flûte, violon et violoncelle- la famille Adorjan et puis, le “Chef”, Michel Lethiec, qui joint une magnifique imagination pour la création des programmes à un sens peu commun de la musique. Accompagné par ses filles, mes mignonnes, Saskia et Karine, mais sans la présence de sa femme Françoise victime d’un accident... de planche à repasser! Bravo à tous, l’émotion et l’affectivité étaient tangibles. Et jointes au talent! Que dire de plus, sinon ce que dans ce beau pays on vous répond quand vous dites “Merci”: “AVEC PLAISIR” et quel plaisir! Dans l'ordre: Véronique et Sarah Bogaerts, le Fine Arts Quartet,Andras Adorjian et la famille Lethiec.,

Prades, festival Pablo Casals 2007

Vous connaissez Prades et son festival Pablo Casals? Je peux vous en parler, j’en arrive... Ce n’est pas la première année que nous nous y rendons, mais cette fois ci, je l’ai trouvé encore plus magique que les autres fois. peut-être parce que ce damné cancer semble vouloir me laisser en paix...
Le cadre, d’abord: le plus souvent l’abbaye Saint Michel de Cuxa, ou l’église Saint Pierre de Prades avec le plus grand retable de France et l’après-midi les petites chapelles romanes des villages voisins, elles aussi riches en trésors baroques. Et, en toile de fond, le Canigou. En plus, un accueil chaleureux de l’équipe du festival et de la municipalité. Et des musiciens non seulement talentueux, mais adorables de gentillesse et ayant suffisamment le sens de l’humour pour rire aux éclats en se voyant sous la forme de chiens et me donnant de très gentils autographes et dédicaces.
Nous n’avons évidemment pas assisté à tous les concerts, et je ne vais d’ailleurs vous parler que de quelques uns d’entre eux, ceux qui m’ont le plus marquée. Le premier: trois grandes sonates pour violoncelle et piano avec, dans Grieg la charmante et si jolie Marie Hallynck. On ne peut pas dire comme de certaines autres que sa beauté lui tient lieu de talent: elle cumule les deux. Magnifique, François Salque, dans la sonate de Rachmaminov. Et, toujours égal à lui-même, Arto Noras, ce pilier du festival, dans la sonate de Chopin. Quant au piano, Jean-Claude Vanden Eynden les a magistralement accompagnés en s’adaptant au jeu de chacun. Que du bonheur!