la vie de memphis

La laine des moutons.

“Là aussi, tableau de rêve (j’allais dire idyllique: encore un mot à t’expliquer): la jolie petite bergère toute propre, toute fraîche câlinant de jolis moutons, tout propres eux aussi et pourquoi pas enrubannés de rose et de bleu. Nous sommes assez loin de la réalité, une fois encore! mais, vu sous cet angle, j’aurais bien aimé aussi être bergère. Ne sachant pas que cela veut dire des jours et des jours à passer dehors quel que soit le temps et la température. Seule compagnie: les moutons et le ou les chiens. Bê, bê, ce n’est pas varié comme conversation. J’aime bien regarder la nature, et lire aussi. Mais trop, c’est trop? Vive la variété. Sans compter que peut-être le loup ou l’ours guettent mes brebis et pourquoi pas la toute tendre petite bergère!.”

Savez-vous planter les choux?

“En parlant de la campagne, être jardinière ne m’aurait pas déplu...Faire pousser de jolis radis bien roses, des carottes ou des poireaux... Mami m’avait donné un petit coin de jardin, grand comme un mouchoir de poche, (c’est l’ancêtre des kleenex, puisque je te vois ouvrir des yeux comme des soucoupes. Ça veut dire tout petit...). J’y avais mis surtout des fleurs, d’ailleurs. Du muguet (c’est la saison), des jacinthes et des tulipes. J’avais une petite pioche, un petit râteau, un petit arrosoir. Mais s’il avait fallu bêcher pour de bon, retourner la terre et passer une partie de la journée courbée en deux, ça aurait été une autre paire de manches.”

A la campagne

“Fermière, aussi, ça m’aurait bien plu. Vivre entourée d’animaux. Leur donner à manger, les caresser...C’est du moins l’idée que je me faisais, étant petite, du métier de fermière. La réalité est moins drôle. Il faut se lever tôt, travailler toute la journée, être dehors par tous les temps. Les vacances? Difficile quand il n’y a personne pour s’occuper des bêtes. Les dimanches et jours fériés? C’est quoi ça? Les loisirs, pas le temps ou trop de fatigue. Mais j’ai joué à la fermière, style Marie-Antoinette... Tu ne sais pas qui c’est? Allons bon! Un cours d’histoire de France maintenant”

Aide à la naissance

“A un moment, je voulais être sage-femme...” “C’est quoi? Une dame qui est très gentille?” “Non, mon chéri, c’est une personne qui aide les femmes enceintes, surveille leur grossesse, leur donne des conseils et les accompagne au moment de la naissance”. “Ah bon, me dit-il avec un sourire en coin, elle va ramasser les bébés dans les choux et dans les roses...” Fiche-toi de moi, mon lapin! Il y a des choses que tu sais très bien. Ton père et moi ne t’avons jamais raconté d’histoires de cigognes ou autres. Alors, je suppose qu’il s’agit d’une fine plaisanterie.

Ah! l'éducation!

“Je faisais aussi beaucoup la classe à mes poupées: je les faisais lire, écrire, passer au tableau. Je leur confectionnais des livres et des cahiers. Je les félicitais de leur sagesse et de leur application. Mais, si elles étaient indisciplinées, ou si elles ne savaient pas leurs leçons ou leurs tables de multiplication - au fait tu n’en aurais pas à me réciter? - je les grondais, les punissais, les mettais au coin. Je crois même que quelques fois, je les battais. Alors, certainement, à un moment ou à l’autre, quand on me demandais ce que je voudrais faire plus tard, j’ai du répondre: maîtresse d’école.”

Vive le muguet et le fête du travail!

D'accord, j'ai fait une bonne grasse matinée. Mais c'était vraiment le jour ou jamais. Je vous envoie tous mes vœux de bonheur. Pour l'occasion, j'ai ressorti le chapeau que je m'étais fait faire pour les 80 ans de notre chère Queen. Tout en finesse et discrétion!