la vie de memphis

Allo, maman bobo!

Mon genou saigne et j’ai un gros bleu sur la cuisse. Une dame compatissante me tend un kleenex. “Il vaudrait mieux désinfecter ça, me dit-elle. Je vous emmène à la pharmacie, c’est tout à côté.” Je me relève avec un peu de peine et elle m’accompagne en me donnant le bras. Très gentiment la pharmacienne nettoie la plaie. Elle me donne un verre d’eau pour me réconforter. On me suggère d’aller porter plainte au commissariat et le pharmacien s’offre pour m’y conduire en voiture. Décidément, j’ai affaire à des gens charmants.

La main dans le sac

Pendant que je me relevais mon voleur courait toujours. Certainement pour aller se mettre à l’abri et faire l’inventaire de son butin. Ou alors pour le confier à un complice... Ce que je ne savais pas, c’est que l’homme qui s’était lancé à sa poursuite était un sportif qui faisait un jogging tous les jours. Il avait de l’endurance, mais était aussi capable de piquer une pointe de vitesse. Très vite, il avait gagné du terrain et, comble de chance, au moment où il rejoignait mon agresseur, un policier avait surgi. L’ado s’était littéralement jeté dans ses bras... A eux deux, ils l’avaient maîtrisé. “J’ai rien fait, j’ai rien fait” répétait-il lamentablement. “Et ce sac, à qui est-il?” “A ma mère, c’est le sac de ma mère.” “Elle s’appelle comment ta mère” “?” “Allez monte dans la voiture, tu nous le diras au commissariat...”

Course poursuite

J’ai à peine vu un homme se mettre à courir derrière mon agresseur. Le temps que je me relève, presque en larmes, entourée de passants compatissants, ils étaient loin tous les deux. J’étais à la fois furieuse et choquée. Vexée aussi. Oui, je vous assure, c’est très vexant de se faire arracher son sac. J’étais confiante et je me croyais attentive. Et puis, c’est arrivé quand même. J’avais pu, une fois mettre en fuite quatre gamins et gamines qui m’avaient bombée pour essayer de voler ma voiture et là, je me suis fait prendre mon sac! C’est rageant!

Et s'envole...

C’est quand j’étais plongée dans ces agréables pensées que j’ai remarqué un adolescent dont la tenue, typique des jeunes m’a amusée. Casquette lui cachant le visage, sweet-shirt trop grand et pantalon “baggy” blancs, le tout assorti de basket de marque et d’un portable en sautoir, il était la copie conforme de tous ceux que je croise au Forum des Halles. Pratiquement interchangeable! Mais en passant près de moi, il a soudain accroché mon sac avec une telle violence que je suis tombée sur les genoux. Et il s’est enfui à toutes jambes pendant que je hurlais à pleine gorge. Qui parlait de faire chauffer sa carte crédit?

Léche-vitrine

Je vais flâner un petit peu avant de rentrer. Il y a bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de faire du lèche-vitrines. Et puis je pourrais peut-être pousser jusqu’au magasin de jouets et ramener une bricole pour les enfants. En plus, il y a souvent de belles chemises dans le magasin pour hommes qui fait le coin de la rue. Aïe! Aïe, ma carte bleue va chauffer! Surtout si, au passage, je ne m’oublie pas...

Emplettes

Me voici donc dans une rue commerçante en train de chercher à dénicher la petite merveille qui fera plaisir à ma copine. Franchement, il n’y a que l’embarras du choix avec toutes ces boutiques. Ce collier, je le vois très bien sur elle. Mais l’écharpe que j’ai vue auparavant ferait son effet sur l’ensemble qu’elle vient de s’offrir. A moins que, ce joli tee-shirt... Je rentre dans une boutique, je reviens à l’autre... Et finalement c’est le mignon tee-shirt qui l’emporte. Un paquet cadeau et un grand sac pour l’y loger, je suis satisfaite de mon achat. Je suis sûre que mon cadeau va plaire.

L'affaire est dans le sac...

J'espérais en avoir fini avec les problèmes. Et puis ce matin...Au moment d'ouvrir la porte, je m'aperçois que j’allais oublier mon sac! Alors que, malgré mon gros rhume, je me préparais à sortir uniquement pour acheter un cadeau à Daisy dont c’est l’anniversaire demain. Elle nous a invités à boire une flûte de champagne et je me vois mal arrivant les mains vides. Alors, bien emmitouflée malgré le beau temps, je vais aller essayer de trouver un petit pull ou une écharpe pour cette grande coquette et en même temps grande copine. Nous en avons fait des parties de lèche-vitrines ensemble! Et combien de fous rires avons-nous partagés?

Lève toi et marche.

Et les béquilles ont voltigé. Vite récupérées par Alizé. Je lui ôte rapidement: manquerait plus qu’elle aussi se casse une jambe! Enfin, je vais pouvoir dormir tranquille. On a beau dire, c'est bien mignon, les enfants, mais que de soucis, que de tracas!

Trophée

Il a été raisonnable mon grand garçon. Il y a eu bien sûr quelques courses avec les copains, des sauts de marches dans les escaliers et certainement des choses que je ne sais pas et qu’il vaut mieux que je ne sache pas... Mais, ouf! la radio a rendu son verdict: tout est bien en place et ressoudé. On l’a donc déplâtré tout à l’heure et il contemple son trophée couvert des petits mots ou dessins d’encouragement de ses copains. “Ça a été long, maman. Mais j’ai quand même des amis sympa!”

La visite de la vieille dame

Surprise, tout à l’heure. Je venais juste de rentrer du travail quand on a sonné. C’était Madame Darling remise de ses émotions. Zéphyr lui ayant servi de coussin, elle n’avait eu que quelques ecchymoses. Et bien sûr un choc psychologique. Et surtout elle se sentait responsable de l’accident de Zéphyr. Elle avait déjà pris de ses nouvelles par téléphone, mais elle tenait à le remercier de vive voix. Elle a évidemment apporté un cadeau. J’espère qu’elle ne s’est pas ruinée car elle ne roule pas sur l’or. Nous avons bavardé tous les trois en buvant un verre. De jus de fruit pour elle: “Si déjà je tombe sans avoir bu, qu’est-ce-que ça serait si je prenais un apéritif!”