Cette histoire, je la dédie à tous ceux et toutes celles qui ont eu ou ont un cancer. Particulièrement à ceux qui se croyaient guéris et qui ont rechuté. A mes frères et sœurs, sans cheveux, sans sourcils, sans cils et qui doivent assumer la perte de leur image et de leur identité. A ceux que la fatigue écrase, et ce n’est pourtant pas le courage qui leur manque. A ceux qui souffrent perpétuellement de ces petites douleurs qui pourrissent le quotidien. A ceux qui dansaient et maintenant traînent les pieds. A ceux qui ont envie de crier, mais qui ne le peuvent pas. A ceux qui disent “je ne peux plus supporter”, mais qui supporteront quand même parce qu’il faut vivre et garder l’espoir.
Et aussi à tous les autres, ceux qui ne sont pas touchés par la maladie mais la vivent au travers de nous. Ceux qui nous aident ou ceux qui nous écartent de leur vie. A tous ceux-là, je souhaite de ne jamais être atteints eux-mêmes, mais je leur demande d’essayer de comprendre notre détresse physique et morale et de l’accepter. Mais surtout, de se souvenir que ce n’est pas de pitié que nous avons besoin.
Voici donc mon parcours de patiente à l’IGR (pour ceux qui ne le savent pas, c’est le plus grand centre européen pour la lutte contre le cancer):
J’ai pris ma carte de circulation à l’accueil et je la donne au secrétariat. Une simple mammo de contrôle. Pas de quoi fouetter un chat. J’en ai pour 1/2 heure au maximum et je suis tranquille pour un moment. Je me sens en pleine forme, les vacances sont à peine terminées, tout va bien...